Bilan d’une énième rafle répressive dans l’île
Lundi 6 octobre, la justice anti-terroriste lâchait ses policiers et ses gendarmes pour une nouvelle rafle en Corse, et ce malgré un apaisement apparent de la situation politique cet été, depuis l’annonce d’arrêt de la lutte armée par le FLNC en juin dernier. Les opérations de police se soldaient par l’interpellation de 11 personnes dans la région d’Ajaccio, dont l’ancien bâtonnier Philippe Gatti, le Bâtonnier Dumè Ferrari (dont la sœur, propriétaire d’un box, qui l’avait loué à un tiers, où avaient été trouvées des armes et des explosifs, ainsi que “d’autres “indices).
Ces interpellations faisaient suite à un attentat à la roquette contre la gendarmerie d’Ajaccio et au mitraillage la même nuit de la gendarmerie de Montesoru à Bastia il y a plusieurs mois, en riposte à une autre rafle organisée cette fois-ci par le Juge Gilbert Thiel dans le Valincu qui avait notamment conduit à l’incarcération de cinq personnes dont un militant Corsica Libera, Jean Pascal Cesari….
Mobilisations en soutien
Corsica Libera, la GI et La Ligue des Droits de L’homme ont organisé tous les soirs un rassemblement de soutien réunissant plusieurs dizaines de personnes ; le 1er soir à la gendarmerie d’Asprettu, puis les autres soirs devant les préfectures d’Ajaccio et de Bastia.
A Bastia en marge du rassemblement, un jeune a été interpellé pour jet d’un gros pétard sur les forces de l’ordre.
A Ajaccio, des incidents mineurs avec les forces de l’ordre ont ponctué les rassemblements. Le mardi soir, des jeunes manifestants ont forcé les grilles de la préfecture et ont pénétré dans la cour de la Préfecture. Ils en ont été délogés par des jets de gaz lacrymogènes.
Ces interpellations diligentées par le remplaçant du Juge Thiel (parti à la retraite) au Pôle anti-terroriste, Alain Gaudino. Avant son départ à la retraite, le Juge Gilbert Thiel aait désaisi la police du dossier au profit de la section recherche de la Gendarmerie. Elles faisaient suite à un attentat à la roquette contre la gendarmerie d’Ajaccio et au mitraillage la même nuit de la gendarmerie de Montesoru à Bastia (le 5 décembre 2013) provoquant une visite éclair de Manuel Valls (Ministre de l’Intérieur), venu “rassurer les forces de l’ordre dans l’île et les conforter dans leurs mission de maintien de l’ordre républicain” .
Ces actions clandestines survenaient en riposte à une autre rafle organisée dans le Valincu (cette fois-ci par le juge Gilbert Thiel) qui avait notamment conduit à une douzaine d’interpellations et à l’incarcération de cinq personnes dont un militant Corsica Libera, Jean Pascal Cesari…. Le 13 décembre 2013, la police et les gendarmes découvraient une cache d’armes et d’explosifs dans un box sur les hauteurs d’Ajaccio.
Les personnes interpellées ont été libérées au fil des jours de garde à vue, provoquant la colère, dès sa libération, de l’ancien Bâtonnier Philippe Gatti interpellé avec son épouse. Les avocats corses des deux barreaux de l’île, solidaires de leurs confrères et du Bâtonnier, protestaient énergiquement contre ces interpellations (grèves et demandes de renvoi des audiences, barre frappée d’interdit, rassemblements devant le palais de justice…), engageant un bras de fer avec les magistrats..
Résultat de cette fièvre répressive
Incarcération de l’une des deux autres personnes transférées à Paris, Pascal P. 36 ans, à Fresnes, la deuxième, B. G, 69 ans, a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire, comme Dumè Ferrari.. Deux autres personnes seraient recherchées..
Le bâtonnier du barreau d’Ajaccio de retour en Corse
Plusieurs dizaines de militants, des confrères et des membres de sa famille attendaient à l’aéroport de Campo dell’Oru l’avion qui ramenait Dumé Ferrari bâtonnier au barreau d’Ajaccio. Celui-ci a été accueilli dans l’enthousiasme et aux cris de Libertà… à la grande surprise des touristes d’arrière-saison présents à l’aéroport. Emu, il a remercié tout le monde pour le soutien qui lui a été manifesté durant ces durs moments..