Non à la mafia – oui à l’espoir et à la vie

Non à la mafia – oui à l’espoir et à la vie

Il y a toujours eu au fil des siècles, au-delà des diverses invasions et des luttes de résistance, de la violence interne à notre société (Vindette entre-autres, banditisme,..) et des bandes de délinquants plus ou moins organisées/structurées, qui en règle générale s’exportaient hors de l’île. Un milieu corse a toujours existé aussi chez nous..

Avec les années 60, suite à l’intrusion du tourisme (politique des loisirs..) les constructions ont débuté et le littoral est devenu un enjeu important  avec son lot de spéculations.. Avec la civilisation des loisirs (la fête..), le tourisme a attiré chez nous des centaines de milliers de personnes, dont nombre voulant trouver aussi chez nous tous les produits stupéfiants devenus à la mode dans la jeunesse et au-delà.. D’où les petits réseaux, (d’abord des fourmis..) ont commencé à s’implanter chez nous et à se structurer de plus en plus.. La drogue et son cortège de malheurs est alors devenue une source de profits importante, et notre jeunesse y a succombé progressivement (dealers ou consommateurs). Aujourd’hui la drogue est partout (aux portes des lycées et collèges, et jusque dans le plus petit village) sous diverses formes (même en agriculture parallèle)car avec les millions de touristes s’ajoutant aux locaux, c’est devenu un marché conséquent, générant de gros bénéfices.

D’où la spéculation immobilière et la drogue ont permis à des bandes de devenir de plus en plus importantes et organisées, générant une « économie grise » (parallèle)  très importante. Les autorités de toutes sortes,  la police et la justice ont laissé faire, s’intéressant surtout à la répression contre les nationalistes et utilisant les petits dealers comme indicateurs ou arrêtant de temps des consommateurs, niant la réalité de ce fléau durant nombre d’années.. Résultat aujourd’hui, des constructions partout la spéculation partout et la drogue partout.. Et c’est là que la mafiosisation progresse et que le système pré-mafieux s’implante et se développe, sur fond de clientélisme et de néo clanisme qui ont remplacé le clanisme d’hier. La justice et la police, dont l’état détient les droits régaliens ont eu depuis es années 70, une attitude pus que critiquable, se prêtant même à des manipulations dramatiques, jouant souvent les uns contre les autres.. plus récemment des affaires troublantes ont été mises à jour par les médias (voir l’affaire  du capitaine de gendarmerie François Levan, ou dans le Fiumorbu, entre-autres, la mise à l’écart d’un juge qui a dénoncé le sort qu’on lui avait réservé..).

Il n’y a pas de solution miracle, au-delà d’une éthique pour nos élus, des comportements plus stricts des parents et des Corses individuellement et collectivement, le problème est inhérent au développement qu’on nous impose basée sur le tout-tourisme et l’assistanat agro-alimentaire..

C ‘est là que les nationalistes ont échoué, car ils ont été incapables de réellement s’opposer au développement actuel et d’en proposer un alternatif.. Ils sont aux responsabilités mais se contentent d’être une alternance aux clans, sans remettre en cause les fondements du système économique et social qu’on nous impose et qui nous détruit  par ses conséquences (spéculations, assistanat alimentaire, importations massive,  et drogue entre-autres) et qui à terme asservira définitivement l’île, faisant disparaître notre peuple.. et la Corse ne sera plus habitée que par ses insulaires ou des îliens, glissement sémantique occultant le « gros mot corse », et plaisant aux décideurs, autorités de toutes sortes et médias bien-pensants..

Le millier de personnes de Corté a dénoncé tout cela, des vérités sans nul doute, souvent avec émotion, passion et véhémence.. mais au-delà des polémiques stériles et surtout dangereuses entre nous, l’essentiel restera l’hommage à un jeune qui ne devait pas mourir, assassiné, et « l’analyse collective sauvage »  à laquelle se sont livrés les présentes et présents, en espérant que certains clivages s’estomperont pour pouvoir se  retrouver toutes et tous ensemble, dire non à la Mafia et revendiquer, – à défaut, à court terme d’un changement radical du système économique et social libéral qui nous tue-, de la situation pour isoler les mafieux et imposer d’autres choix plus collectifs en matière économique et sociale, – une évolution où le peuple corse et ses droits collectifs sur sa terre, in casa soia, sera collectivement maître du jeu-,  privilégiant ses intérêts collectifs en s’opposant à la mainmise des intérêts privés, ou mafieux sur sa terre..

Pierre Poggioli                                                                                                                      30 septembre 2019

2013 : Ouvrage “Corse : Entre Néo-clanisme et Mafia ?”  1er prix ex aequo essai politique Festival du livre de l’île d’Ouessant

Juin 2013, Fiara éditions, Carbuccia, 103 p, (14 euros + 4 euros pour frais d’envoi – 10 euros pour l’étranger)

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Accolta909@gmail.com ou Accolta@aol.com

http://www.pgp-web.com/cn/?p=517

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