3 octobre 2021 : Réflexion
La France se droitise… si l’on en juge les avancées de nombre d’idées attribuées à l’extrême-droite traditionnelle, Marine Le Pen, ou populiste de droite, Eric Zemmour..

La première faute en incombe à la gauche, et aux écologistes désormais classés à gauche.. Ils se sont éloignés des thèmes de la Nation de la Patrie, que la droite s’est accaparée et ont donné de l’identité une définition qui nous classe… à l‘extrême-droite automatiquement, nous les nationalistes corses, malgré nos démentis et nos condamnations de cette idéologie, pour « apparaitre plus présentables » à leurs yeux…
La gauche et les écologistes ont été aux affaires durant de longues années et ont entrepris des réformes. Chez nous, ils ont été les artisans des réformes et des avancées que notre lutte a arrachées… mais ça c’était avant, (tout comme les grandes victoires internationales de ces familles de pensée). Aujourd’hui, la Corse a disparu de leurs radars
Le problème, c’est que leurs efforts depuis toutes ces années n’ont pas
consisté à combattre le capitalisme, les trusts, lobbies et monopoles financiers internationaux, le CAC 40 ne s’étant jamais porté aussi bien que lorsqu’ils étaient au pouvoir…Ils se sont enkystés dans une politique sociale qui apportait un peu d’aspirine aux malheureux du peuple, institutionnalisant une politique d’assistanat et systématique, sans aller aux origines du mal et remettre en cause les inégalités sociales et la main mise d’une minorité de plus en plus riche, appauvrissant toujours un peu plus une majorité et plus de monde. Par contre, ils ont enclenché un cycle de réformes en profondeur d’un point de vue sociétal, ce qui est une bonne chose en soi, mais qui s’est heurtée à des oppositions de type religieux ou éthique, créant et renforçant des clivages durs au sein des sociétés, surtout dans le monde rural traditionnellement conservateur, même si aujourd’hui en France, (Et de plus en plus en Corse), les intérêts des villes ont depuis longtemps pris le dessus sur ceux d’un monde rural délaissé et abandonné en tout..
Et en Corse, cela a été encore plus flagrant. La Corse et ses valeurs sont d’essence rurale et parler de la Corse jusqu’à il y a peu, sans s’appuyer sur la vie dans le monde rural et sans se référer à son mode ce vie, était une hérésie.. mais si la Corse hier était essentiellement rurale (80% de la population y travaillait et y vivait) aujourd’hui le processus s’est inversé et la population de Corse vit à 8O% dans les principales villes.
Dans les années 70-80, ces processus n’étaient pas encore stabilisés, d’où notre relative facilité à occulter ou à dénoncer certaines évolutions que nous rejetions « au nom de nos valeurs transmises par nos parents », pour la plupart vivant alors dans les villages et issus du monde sylvo-pastoral.
Mais aujourd’hui, la Corse n’est plus protégée par ses frontières naturelles comme à l’époque ou quiconque sortant ou entrant dans l’île était identifié, et les rotations aériennes et maritimes s’avéraient plus que compliquées et peu nombreuses.
Nous sommes « connectés en tout au monde extérieur », et à ses évolutions plus ou moins subies ou acceptées.
D’où nombre de traumatismes et des situations souvent dures à admettre et à supporter, tout comme sont durs certains débats de société que la gauche a introduit ou développés : Rapport aux religions, anti-racisme ou xénophobie, -La Corse s’est toujours méfiée des arrivants extérieurs, au-delà des multiples invasions subies de par les siècles) chez nous nous, dans notre jeunesse, nous « méfions » des jeunes des villages voisins)-.. Mariage pour tous, -(le mariage pour nous c’était la sacro-sainte famille, Un homme une femme et des enfants)-, l’homosexualité, la théorie du genre, – (les personnes concernées ou qui s’en revendiquaient étaient « acceptées » dans nos villages, à condition qu’elles ne fassent pas de prosélytisme)-, la PMA, -(L’adoption était plus que normale, mais pour le reste, beaucoup de familles adoptaient des enfants de familles plus pauvres, mais c’était compliqué malgré tout, surtout pour les enfants adoptés)-..
Mais c’était notre société, et elle était fière de ses racines rurales, même conservatrices.. Et à l‘époque grosso-modo, être de gauche c’était avant toute chose, privilégier surtout un monde où les riches ne faisaient pas la loi, un monde où les inégalités et l‘injustice sociale devaient être bannis.
Certes, personne, du moins la majorité des Corses, bien entendu ne conteste les combats contre le réchauffement climatique, la défense de l’environnement, de l’écologie (semu tutti « éculugisti ») et environnementale, la défense des animaux et autre..
Mais il est d’autres débats qui avancent, et certains voulant les faire avancer plus vite sue la musique, (au même rythme que dans les quartiers branchés des bobos parisiens ou d’une certaine classe sociale plus qu’aisée), aboutissent à l’inverse et conduisent au rejet halas globalisant !. D’où en société « coloniale » comme la nôtre, pas compliqué de comprendre, que certaines idées et concepts à l‘emporte-pièce, voire parfois caricaturaux développés par un Zemmour ou une Marine Lepen, surtout aujourd’hui que la droite et la gauche traditionnelles sont en déconfiture, – et que Macron cristallise tous les rejets et toutes les haines envers le système dont il est le représentant-, ont plus qu’un écho et demain cette mouvance sera en tête dans l’ile, même si aux territoriales, les nationalistes modérés réussissent à coups de circonvolutions (et papiers copié-collé pris dans les médias et chez les intellectuels en vogue parisiens quant à tous ces débats) à endiguer leurs succès, retardant toujours les discussions et les réflexions sur de tels sujets qui s’imposent qu’on le veuille ou non, et auxquels on ne peut toujours répondre en faisant les autruches, surtout quand on parle de fondamentaux du Nationalisme des années 70, alors que tout a tant changé en tout, et que pour les jeunes des générations actuelles, les années 70, souvent c’est de la préhistoire pour elles ..