Violences : Depuis l’arrêt de la violence clandestine du FLNC

Violences : Depuis l’arrêt de la violence clandestine du FLNC

Le quotidien Corse-matin de ce 8 mai, vient de consacrer un dossier en langue corse à cet épineux problème, interrogeant notamment trois anciens du MPA et le politiste Xavier Crettiez.

Je traite de cette situation dans mon dernier ouvrage : Corse et FLNC, une page d’histoire, Tome 2 « Clap de fin ? » paru il y a un mois, (mars 2019)

9ème partie : L’adieu aux armes ? pp 501-528

Et je pose la question : Le débat sur la violence armée est-il clos pour autant ?

Question à laquelle je tente de répondre en avançant diverses hypothèses….

 La situation actuelle

Ces dernières semaines nombre de violences, aux motivations plus ou moins obscures, plus ou moins décryptables ont secoué l’île.

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Lutte contre le crime organisé et le terrorisme : le pire est devant nous

Poggioli Pierre                                                                                   9 juin 2016

Lutte contre le crime organisé et le terrorisme : le pire est devant nous

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Le 3 juin, l’Assemblée Nationale française a adopté,  dans l’indifférence quasi-générale, la “loi renforçant la lutte contre le crime organisé et le terrorisme”. Ces mesures  augmentent considérablement les pouvoirs du Parquet et des services de renseignements français.

Le Parquet pourra dorénavant installer, là où il le décide, sans aucun contrôle, des dispositifs de sonorisation, de captation des communications et des courriers électroniques…
Ces mesures destinées à lutter contre le terrorisme djihadiste (dont la Corse elle-même ne semble plus hélas désormais à l’abri) seront bien entendu, par un amalgame plus que douteux, voire insupportable, étendues et utilisées à l’encontre de patriotes corses, ouvrant la  porte aux abus en tous genres et au placement sur écoutes de militants nationalistes ou supposés tels au simple fait de leur proximité ou d fait de leurs liens familiaux ou amicaux avec des militants, la lutte anti-nationaliste corse s’est accoutumée du fait depuis des décennies de telles dérves liberticides.

Depuis des mois, la France s’est engagée sur la voie d’une répression à l’encontre de la jeunesse corse.

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5 mai 1976: Création du FLNC

5 mai 1976- 3-4 mai 2016

Après le FLNC-Union des combattants, le FLNC du 22 octobre… l’occasion de revenir sur la création du FLNC le 5 mai 1976

Dans la nuit du 3-4 mai 2016, le FLNC du 22 octobre a annoncé sa démilitarisation lors d’une Conférence de presse dans le maquis (en présence d’une cinquantaine de militants cagoulés, lourdement armés). L’organisation qui revendique 250 attentats dit « vouloir donner à la nouvelle assemblée de Corse la possibilité de gérer sereinement cette mandature ». Pour les clandestins, “L’accession des nationalistes au pouvoir le 13 décembre 2015 est un tremblement de terre politique dans l’histoire de France“. Disant vouloir “apporter [leur] pierre à l’édifice de la construction apaisée de la nation corse“, il estime que “la seule façon de contribuer à cette évolution nouvelle dans la Corse du 21e siècle est de renforcer le Processus de paix initié par l’Union des combattants”.

Ce positionnement intervient près de deux ans après l’annonce du dépôt des armes du FLNC dit UC, intervenue le 25 juin 2014. ” Après 250 attentats, dont certains spectaculaires, que les clandestins revendiquent, et de nombreux textes de revendication, les résultats de la synergie de cette vision se firent sentir et l’adhésion populaire devenait grandissante“, (porte parole organisation).

Début des années 2000, après nombre d’unions-scissions-recompositions au sein du FLNC qui s’était réunifié durant le Processus de Matignon (Démarche initiée par le 1er ministre Lionel Jospin qui a reçu tous les élus, nationalsites compris à Paris pour un débat à ciel ouvert et sans tabous sur la Question corse) et alors que le cycle attentats-répression a repris et se poursuit, une nouvelle série d’attentats touche Ghisonaccia (14 nov. 2002). Ils sont revendiqués par un nouveau FLNC (issu de ce FLNC réunifié) qui prend le nom de FLNC du 22 octobre (date de sa 1ère apparition).

29 Juin 2014 : Le FLNC-Union des combattants, qui a poursuivi ses activités militaires) annonce l’abandon progressif de la lutte armée : Dans une longue déclaration (14 pages) transmise aux médias, il annonce: « sans préalable et sans équivoque aucune, notre organisation a décidé unilatéralement, d’enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité »…. Cette importante communication marque un tournant politique majeur dans la situation politique vécue par la Corse depuis les années 70….. Près d’un an après il rappellera, dans un commuiqué à l’occasion de la venue du ministre de l’Intérieur dans l’île, (13 juullet 2015) son initiative politique, réitérant ses revendications pour une solution politique au Problème corse.

En 2016, alors que la répression s’est poursuivie sans discontinuer, le FLNC-22 octobre n’était plus intervenu depuis 2007. Après avoir  revendiqué l’attentat à la voiture piégée perpétré le 10 décembre 2006 vers 13h devant le réfectoire du cantonnement de CRS (Furiani, près de Bastia) il a revendiqué le 2 janvier 2007, une trentaine d’attentats commis alors sur l’île les derniers mois et dit rechercher une “solution politique négociée” après l’élection présidentielle qu’il avait jugé importante. Sa dernière apparition date d’une interview au mensuel Corsica,  novembre 2007. Le FLNC-UC, avait alors donné lui aussi une interview au mensuel Corsica (novembre 2007).

5 Mai 1976

Création du Front de Libération Nationale de la Corse,   FLNC

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1) Avant les années 60

Après la défaite de Ponte-Novu (9 mai 1769), et la fin de l’Indépendance de l’île avec Pasquale Paoli, la Corse tente en vain de résister militairement, avant d’être contrainte à une simple revendication socioculturelle, brisée avec le 1er conflit mondial. Le renouveau autonomiste sera encore brisé par la 2ème guerre et l’instrumentalisation mussolinienne, voulant la rattacher à l’Italie (Irrédentisme) de l’appartenance de l’île à l’aire italique, revendiquée par le Corsisme. Certains vont toutefois succomber aux «sirènes irrédentistes », se fourvoyant dans le fascisme, emportés par l’admiration pour l’Italie et la proximité culturelle et linguistique de la Corse avec cette Péninsule, longtemps « terra ferma » pour les Corses les siècles précédents. Cela les conduira à occulter la « réalité » fasciste du régime Mussolinien. Après la guerre, la revendication corse sera longtemps discréditée par ces dérives idéologiques.

2) Années 60 : Les premiers groupes clandestins

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Euskal-Herria: Libération d’Arnaldo Otegi

Arnaldo Otegi, leader de l’organisation poltique Batasuna interdite, libéré ce 1er mars 2016

Le militant indépendantiste basque Arnaldo Otegi, ex-« responsable» de l’ETA, ayant joué un rôle important dans le processus de paix au Pays basque, a été libéré de la prison espagnole de Logroño ce mardi 1er mars. Incarcéré pendant six ans, l’ex Secrétaire Général du parti abertzale indépendantiste “Batasuna” illégalisé, aujourd’hui Sortu, a été accueilli par les applaudissements de quelques 200 de ses proches et partisans.

Otegi-Liberation

Face à une foule de journalistes, Arnaldo Otegi a lancé : « Il y en a qui disent qu’il n’y a pas de prisonniers politiques dans l’Etat espagnol. (…) Mais il n’y aurait pas autant de médias présents s’ils ne savaient pas qu’aujourd’hui (…) un prisonnier politique sort d’une prison espagnole. »

« Il y a six ans et demi, ils nous ont incarcérés pour avoir fait le pari de la paix et je veux vous féliciter tous pour avoir maintenu ce pari, en dépit de toutes les provocations », a-t-il ajouté. « La paix est bien la voie à suivre » jusqu’au bout « et c’est ce que je me propose de faire  avec vous tous ».

Arnaldo Otegi[1]

Militant abertzale, porte-parole de Batasuna (Né le 6 juillet 1958 à Elgoibar-Guipuzcoa-Pays basque espagnol).

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5 mai 1976 : Création du FLNC

 5 Mai 1976

Création du Front de Libération Nationale de la Corse,   FLNC

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 1) Avant les années 60

Après la défaite de Ponte-Novu (9 mai 1769), et la fin de l’Indépendance de l’île avec Pasquale Paoli, la Corse tente en vain de résister militairement, avant d’être contrainte à une simple revendication socioculturelle, brisée avec le 1er conflit mondial. Le renouveau autonomiste sera encore brisé par la 2ème guerre et l’instrumentalisation mussolinienne, voulant la rattacher à l’Italie (Irrédentisme) de l’appartenance de l’île à l’aire italique, revendiquée par le Corsisme. Certains vont toutefois succomber aux «sirènes irrédentistes », se fourvoyant dans le fascisme, emportés par l’admiration pour l’Italie et la proximité culturelle et linguistique de la Corse avec cette Péninsule, longtemps « terra ferma » pour les Corses les siècles précédents. Cela les conduira à occulter la « réalité » fasciste du régime Mussolinien. Après la guerre, la revendication corse sera longtemps discréditée par ces dérives idéologiques.

2) Années 60 : Les premiers groupes clandestins

Dans les années 60, avec la «Décolonisation» de l’Empire français, se produit un renouveau du sentiment national corse. La revendication se réorganise.  On assiste alors aux prémices de l’action clandestine armée dans l’île., précédée, en 1962, par le “Comité pour l’Indépendance de la Corse”, CIC, mais ce mouvement clandestin a eu une existence éphémère et son message a été quelque peu brouillé par la récupération de son sigle (initiales inversées) par des activistes de l’OAS, pro-Algérie Française qui avaient perpétré plusieurs attentats en Corse, visant le PCF, des élus radicaux ou gaullistes (rapidement démantelé).

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